Rencontre discrète entre les diplomates zollernois et avarois

Dans le fond de l'établissement plusieurs diplomates, dont le duc de Wasserland, discutaient ensemble dans la plus grande discrétion. Leur objectif était de trouver un arrangement acceptable entre le Zollerberg et Avaricum pour tenter de neutraliser ou d'amoindrir leur divergences.

Les discussions, quoique courtoises, demeuraient tendues.

"Le plus difficile est toujours de modérer sa propre fierté, sentiment certes noble mais qui n'a guère apporté au monde, dans l'intérêt de plus hautes considérations comme l'équilibre micromondial ou encore la paix. Je doute que les centaines de milliers de soldats qui combattraient en cas de conflit armé soient satisfaits d'apprendre que leur sacrifice n'est dû qu'à l'orgueil d'une nation crazzlandaise qui n'a pas su où était sa place dans le nouvel ordre, disait le duc de Wasserland à l'un de ses collègues de la délégation zollernoise.
- En somme, il leur faudrait mettre de l'eau dans leur vin, lui répondit ce dernier.
- Quel horrible image! Comme si les crazzlandais buvaient du vin ; nous savons tous qu'ils préfèrent consommer l'eau saumâtre qui sort du sol qu'ils prennent tant de plaisir à polluer, je n'ose croire que les délicats zépages du zabernet-zauvignon acceptent de croître décemment sur pareille terre. Là n'est pas la question ; il nous faut faire comprendre à nos homologues avarois que nous avons le même intérêt dans cette affaire à voir le Crazzland rester à la place qui est la sienne, c'est-à-dire au fond et à droite de la salle.
- Comment comptez-vous faire cela?
- Mais avec un croissant, mon cher. Vous seriez étonné du pouvoir diplomatique contenu dans ces replis de pâte au beurre dorée au four, acheva le duc en scrutant sa wilhelstaufenoiserie sous plusieurs angles avant d'en déguster un bout.