Haut Congrès des Puissances

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Congrès des nations de l'archipel


    Le fessu cul-d'oignon

    Atékarone
    Atékarone


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    Le fessu cul-d'oignon Empty Le fessu cul-d'oignon

    Message par Atékarone Mer 21 Jan - 21:40

    Talamanca, hôtel Metternich, 15h46.

    Alors qu'une légère brise hivernale caressait la bâtisse qui habritait la délégation avaroise, à l'intérieur de ses murs, dans un des salons, se trouvait le calife de Skotinos, assis dans un fauteuil richement décoré, devant lequel se trouvait une table basse en bois d'acajou. Jambes croisées, il observait ses deux compagnons : le prince Louis de Valois, frère de l'Empereur Édouard VI, et le carzinal de Fleury, qui leur avait fait l'honneur de se joindre à eux. En effet, bien que ce premier était officiellement chef de délégation, c'était effectivement le carzinal qui menait les négociations, et il était actuellement fort affairé.
    Ainsi, tous trois entouraient cette table basse, qui se tassait encore plus sous l'intimidation des Puissants. S'y trouvait une théière et, équitablement réparties et remplies, trois tasses.


    « Alors, Mes Sievrs, ce brevvage eſmovstille-t-il avtant Vos reſceptevrs gvstatifs qv'il faict iovir mon corps, et en particvlier ma langve ? amorça le calife, guilleret.
    – Il est en effet fort govſtv, répondit le prince impérial ; n'est-ce pas cestvy qve vovs importaſtes de voſtre reſcent retovr dv Skoſtinos ? »
    D'aucuns n'ignoraient que les Fleurys ne portaient pas grande estime aux Skotinecs, et par extension à tout ce qui provenait de l'autre rive de la mer d'Ylésia. Pourtant, le carzinal esquissa une moue de contentement en louchant dans sa tasse.
    « Tovt à faict. Ces plants sont cvltivés avx abords de Mathapeſdia, à l'est dv califact. Remarqvez qve c'est l'vn de mes preſfeſrés ; et ... »

    Soudain, l'intéressant discours du calife-chancelier fut interrompu par le claquement du locquet des huisseries qui donnaient sur le couloir. Un huissier glissa discrètement son chef à travers l'encadrure, pour vérifier que personne n'était tout nu ; et s'étant assuré de la décence des lieux, il entrouvrit plus encore le cadran de la porte, avant d'annoncer :

    « Mes Seignevrs, Mon Sievr le secreſtaire extraordinaire me deſleigve avpreis de Vovs à fin de Voſtre information qvant à la miſſive qve vient de Novs faire parvenir la leſgatvre navtienne. M. Dvclos sovhaiteroict savoir où en sont les povrparlers de Noſtre coſté relativement avx accords de paix qvy lvy fvrent proſposés. »

    Le fallacieux fonctionnaire, qui portait avec merveille une perruque poudrée à souhait, attendit patiemment que l'on lui daignât répondre. Soudain, le calife, la tasse aux lèvres, l'abaissa immédiatement et s'écria :

    « Oh ! Le feſſv cvl-d'oignon ! »

    Pourtant de nature impassible, l'enfariné huissier laissa paraître sa surprise face à une réaction si disproportionnée ; il n'était de toute manière pas en mesure de comprendre ce qui se tramait devant lui : les trois dignitaires, qui tenaient leur coupe d'une main et la tasse attenante de l'autre, se regardèrent successivement, en ne bougeant frénétiquement que leurs yeux. Sans faire nul autre mouvement, ils saisissaient, à mesure que s'égrenaient les secondes, toute l'ampleur d'une telle interjection. Le carzinal se souvint de ce rapport très secret écrit de la main du prince de Chandernagor, grand d'Avaricum & ancien ministre du Sceptre, et diffusé à tous les membres du mystérieux Prieuré de Scion :
    Information AA~67790072~||1||1||17||, in Ars Avaricæ controſversée, en langve françoise a écrit:Duclos, le certes fondateur, mais non moins taré et fessu cul-d’oignon, met actuellement son arrière-train en activité chimique afin d’emboucaner la Conférence.
    Le Prieuré, cette confrérie qui – selon certains – avait plus de pouvoir en Avaricum que n'en avait l'Empereur lui-même. Nul ne connaissait vraiment les fins de cette congrégation, et il se murmurait qu'un sioniste ne savait même pas si son frère en était également.
    Ainsi donc, il revint dans la mémoire de l'homme d'Église la fabuleuse expression qui ne pouvait naître que dans la bouche si académique du prince de C. Le calife, le prince & le carzinal en étaient tout retournés, l'un pour son énorme maladresse et les autres pour leur stupéfaction inopinée ; car voyant les regards respectifs de chacun, c'était là une révélation substantielle qui venait de se produire. Un observateur informé qui aurait pu se trouver dans le salon, aurait palpé la tension qui nimbait la réunion, pourtant si innocente lorsque l'on apporta le traditionnel thé.

    Finalement, le calife décida de porter à nouveau la tasse à ses lèvres, puis déglutit difficilement une gorgée, après quoi les discussions reprirent un cours étonnamment normal.

      La date/heure actuelle est Jeu 9 Mai - 15:08